https://sunshine-empowerment.com/2025/04/04/barbie-outil-du-patriarcat-ou-symbole-de-la-feminite/
Auteur : grace bassangui
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Barbie: Princess Charm School, An Illusion of the Female Archetype or the Spark of an Unconventional Feminist?
Do Barbie films sell an illusory reality, or do they offer a chance to believe in the power of the feminine? Barbie: Princess Charm School reframes a narrative often seen as distant from emancipation, one where being a woman, and believing in one’s femininity, is not an obstacle to independence, but a true pillar of self-empowerment.


Blair, in Barbie: Princess Charm School, is always kind, pleasant, and helpful. She tries to earn a living with dignity, despite the many family responsibilities she shoulders. She keeps going with a smile, holding onto hope through hardship. One day, her life takes a turn: her little sister enters her into a competition to join a princess school. Surprised, Blair decides to seize this opportunity, hoping to offer a better life for herself and her family.
But this isn’t just about a dream it’s about what the narrative represents: a form of independence through education. The lessons in etiquette and decorum are not meant to conform or constrain, but rather to help these young girls develop deep self-esteem. This refinement, often dismissed as superficial, is actually a subtle way of teaching self-respect, a fundamental condition for building a strong, whole personality capable of ensuring emotional and material security.
When Blair arrives at the school, she is quiet, almost invisible. She withdraws in the face of adversity. But the lessons taught by Miss Privet go beyond posture and grace. They shape a new awareness of herself, a clearer vision of what she deserves, of her own worth. Gradually, she asserts herself, not by changing to please others, but by standing tall, adopting a posture that reflects self-love and self-respect. This may be, consciously or not, the reason why so many young girls remain deeply attached to this film. It’s not simply the dream of becoming a princess that resonates with them, but what it symbolizes: the possibility of existing with nobility, dignity, and gentle strength.
Blair becomes more assertive, less likely to run from adversity. She learns to face it not out of pride, but because her education has nurtured a sense of her own value. Through learning, discipline, and a well-cultivated and confident femininity, she embodies self-investment. This film, often reduced to a childish fantasy, actually conveys an alternative feminine archetype, one in which femininity becomes a posture of power, a language through which to affirm one’s worth, and a tool to detect unhealthy dynamics, even when they come wrapped in appealing disguises.
Because self-respect and self-love are weapons against invisible violence those moments when we accept the unacceptable in exchange for a dream, a promise, or a false sense of security. A woman who truly values herself will never choose a path that denies her worth. She will not limit herself to a narrow vision of who she is, nor settle for a job or relationship that demands she abandon self-love. Far from being trivial, this film teaches girls that femininity, far from being a weakness, can be a strength, a form of protection, a key to elevation. In a world shaped by and for masculine structures where women are constantly asked to give up parts of themselves to be accepted this stance is revolutionary.
In a society where being a woman almost inevitably involves experiencing some form of violence, it is through embracing genuine self-respect that we learn to decode the most insidious dynamics: the silent violences hidden behind charming appearances.
Femininity and feminism are often seen as opposites. But what if rethinking femininity this long-reduced, belittled, and judged posture were actually one of the most powerful feminist acts? What if the power you hold, the one that allows you to resist, rise, and transform lives in your femininity?

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Barbie apprentie princesse, Barbie une illusion de l’archétype féminin ou l’étincelle d’une féministe peu conventionnelle ?
Les films Barbie vendent-ils une réalité illusoire ou offrent-ils la possibilité de croire en la force du féminin ? Barbie apprentie princesse recentre un discours souvent perçu comme éloigné de l’émancipation : celui où être une femme, et croire en sa féminité, n’est pas un obstacle à l’indépendance mais un véritable pilier d’appropriation de soi.


Blair, dans Barbie : apprentie princesse, est toujours gentille, agréable et serviable. Elle tente de gagner dignement sa vie malgré les nombreuses responsabilités familiales qui pèsent sur ses épaules. Elle fait front, avec le sourire, gardant l’espoir malgré les épreuves. Un jour, son destin change : sa petite sœur l’inscrit à un concours permettant d’intégrer une école de princesses. Surprise, Blair décide de saisir cette opportunité pour offrir une vie meilleure à elle et à sa famille.
Mais ici, il ne sera pas tant question de ce rêve mais de ce que représente cette narration : une forme d’indépendance par l’éducation, à travers des cours de bonnes manières, qui ont pour but non pas de formater, mais d’aider ces jeunes filles à acquérir une estime profonde d’elles-mêmes. Ce raffinement, souvent jugé superficiel, est en réalité une manière subtile d’enseigner le respect de soi, condition essentielle pour construire une personnalité solide, complète, capable d’assurer sa propre sécurité émotionnelle et matérielle.
Blair, lorsqu’elle arrive à l’école, est discrète, presque effacée. Elle se replie sur elle-même face à l’adversité. Mais les cours dispensés par Mlle Privet ne vont pas seulement lui apprendre à se tenir correctement. Ils vont façonner une conscience nouvelle d’elle-même, une vision plus claire de ce qu’elle mérite, de ce qu’elle vaut. Peu à peu, elle s’impose non pas en se transformant pour plaire, mais en se tenant avec droiture, en adoptant une posture qui affirme l’amour et le respect de soi. C’est sans doute pour cette raison, consciente ou non, que tant de jeunes filles restent attachées à ce film. Ce n’est pas simplement le rêve de devenir une princesse qui les touche, mais bien ce que cela incarne : la possibilité d’exister avec noblesse, dignité et puissance douce.
Blair devient plus frontale, fuit moins l’adversité. Elle apprend à y faire face, non pas par orgueil, mais parce que l’enseignement reçu a nourri la conscience de sa valeur par l’éducation, la discipline, mais aussi une féminité assumée et soignée, qui reflète l’investissement en soi. Ce film, souvent réduit à une fantaisie enfantine, porte en réalité un archétype féminin alternatif, dans lequel la féminité devient une posture de puissance, un langage pour affirmer sa valeur, un outil de discernement pour reconnaître les dynamiques désavantageuses même lorsqu’elles se présentent sous un emballage séduisant.
Car le respect et l’amour de soi sont des armes contre les violences invisibles, contre ces situations où l’on tolère l’inacceptable en échange d’un rêve, d’une promesse ou d’une sécurité illusoire. Une femme qui s’apprécie réellement ne choisira jamais une voie qui renie sa valeur profonde. Elle ne se limitera pas à une vision étriquée d’elle-même, ni à une carrière ou une relation qui exige qu’elle abandonne l’amour de soi. Ce film, loin d’être anodin, enseigne aux filles que leur féminité loin d’être une faiblesse peut être une force, une protection, une clef d’élévation. Dans un monde façonné par et pour des structures masculines, où les femmes doivent sans cesse renoncer à une part d’elles-mêmes pour exister, cette posture est révolutionnaire.
Dans cette société où être une femme implique presque inévitablement de faire l’expérience d’une forme de violence, c’est en embrassant un véritable respect de soi que l’on parvient à déchiffrer les dynamiques les plus sournoises, celles des violences silencieuses, dissimulées derrière des apparences séduisantes.
On aime opposer féminité et féminisme. Pourtant, et si repenser la féminité cette posture longtemps réduite, méprisée, jugée superficielle était l’un des actes féministes les plus puissants ?
Et si votre plus grande force, celle capable de résister, de s’élever, et de transformer, résidait précisément dans votre féminité ?
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Les violences du système judiciaire subies par les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ( en France )
Les violences silencieuses de la justice : l’histoire de Thamila
Victime morte ou victime vivante, il n’y a pas de répit et pas de justice à proprement parler pour la majorité des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles malgré le dépôt d’une plainte.


Thamila est une jeune femme à laquelle nous pouvons toutes nous identifier. Dans le court-métrage Sans Suite, elle se retrouve dans un centre d’hébergement dédié aux victimes de violences sexistes et sexuelles. Avec d’autres jeunes femmes, elles tentent de reprendre une vie normale, ou du moins ce que l’on peut appeler une vie normale, en partageant des moments simples, légers, entre filles : des virées shopping, des sorties en club, des soirées dans le centre où l’on rigole, où l’on respire.
Car il ne faut pas oublier qu’elles sont des femmes avant tout. Des femmes qui aiment rire, s’amuser, profiter de leur jeunesse, sans penser à la complexité et la cruauté du monde auquel elles ont été confrontées. Ces instants précieux leur permettent de se reconnecter à une part d’elles-mêmes, une part que les violences ont tenté d’arracher.
Ces moments de sororité construisent un lien fusionnel. Un espace sans jugement où chacune peut enfin être pleinement elle-même. Elles se redécouvrent entre elles, mais aussi pour elles-mêmes, en se centrant sur leur bien-être physique. Elles prennent soin d’elles, se réapproprient un corps et une identité qui ont été niés, invisibilisés par leurs agresseurs. Une identité dont elles ne savaient même plus si elle avait encore du sens.
Alors, ces femmes cherchent la justice. Mais cette justice cache surtout une volonté bien plus essentielle : retrouver ce que leurs agresseurs ont si méthodiquement voulu leur voler leur identité . La justice est censée être un processus réparateur. Un moyen par lequel la société reconnaît publiquement que ces femmes ont le droit d’exister pleinement, de dire non, d’être protégées. Un processus où le consentement, ou plutôt son absence, est reconnu, entendu, et condamné.
Mais comment ces femmes peuvent-elles vraiment embrasser ce chemin, quand le seul pouvoir concret qu’on leur propose n’aboutit à rien d’autre qu’à une ligne de plus dans les statistiques ? Une simple procédure, souvent froide, impersonnelle, appliquant la loi de manière rigide, sans humanité.
Car avant de pouvoir obtenir justice, ces femmes doivent passer devant plusieurs agents de l’autorité publique. Elles sont contraintes de raconter les faits encore et encore, à des individus dont elles connaissent à peine le nom. Elles doivent exposer l’un des plus grands effrois de leur intimité comme si elles racontaient une balade à vélo. Mais chaque mot prononcé pèse un souvenir si récalcitrant qu’il devient une brique de traumatisme. Chaque phrase est une douleur, une humiliation, une dissociation.
Et ce manque de reconnaissance, ce refus d’entendre, de croire, de comprendre… c’est comme recevoir une deuxième balle dans le cœur. Comme si la première n’avait pas suffi. Comme si l’on voulait s’assurer que l’âme quitte bien le corps, et que l’identité, cette identité si malmenée, finisse par disparaître elle aussi.
Le classement sans suite dans l’affaire de Thamila a eu cet effet : une deuxième balle tirée dans le cœur, pour s’assurer que la vie de l’hôte, Thamila, était bien en train de s’éteindre.
Alors Thamila, à qui le résultat arrache les derniers souffles de vie, décide de faire ce qu’elle pense être la seule issue : elle cesse de se battre pour que son âme survive, et choisit de la laisser partir. Elle se jette par la fenêtre de sa chambre, ne voyant plus dans cette existence une identité à reconstruire, mais un compte à rebours, enclenché par la deuxième balle celle du classement sans suite.
Thamila, comme tant d’autres femmes dans ce centre, a subit des violences auxquelles nous pouvons toutes faire face. Et le problème reste toujours le même : échapper à une violence ne signifie pas qu’on en est libérée. Pire encore, avoir vécu une violence n’empêche pas d’en subir d’autres, parfois simultanées, parfois en cascade.
Thamila a été victime de violences sexuelles, mais aussi d’une autre violence, plus sourde, plus institutionnelle, souvent ignorée : celle du système judiciaire. Une violence froide, qui décortique le traumatisme, non pas pour le réparer, mais pour mieux l’exposer. Une violence qui met à nu sans jamais proposer de soin, ni de réanimation identitaire. Une violence qui exige de ces femmes une force titanesque, simplement pour continuer à vivre.
Vous vous demandez peut-être alors : comment la féminité peut-elle être une force dans un tel contexte, surtout quand elle semble, au mieux, n’offrir que des moments de joie partielle, au pire, masquer la douleur et la rage intérieures ? Mais peut-être faut-il d’abord repenser ce que signifie la féminité. Longtemps perçue comme superficielle, on ne lui a accordé ni force, ni intelligence, ni potentiel d’émancipation. Pourtant, la féminité votre féminité peut et doit être repensée comme un moyen de tracer un chemin, non pas pour cacher les blessures, mais pour se reconstruire à partir d’elles.
Votre féminité peut devenir ce chemin identitaire qui vous rend à vous-mêmes. Elle peut être un moyen d’apprendre à vous aimer profondément, à vous estimer indépendamment des relations extérieures. Elle ne vous détourne pas de vos blessures, mais vous aide à les apprivoiser, à redevenir sujet de votre propre histoire.
Une féminité propre à chacune, qui soit un vecteur d’émancipation, de connaissance de soi, une manière d’exister sans attacher son identité au regard des autres. Une féminité comme moyen d’apprendre à définir sa valeur, non pas par les relations, mais par l’estime et l’amour de soi.
Quand la féminité devient cette quête identitaire, cette force douce mais déterminée qui nous pousse à nous aimer vraiment, alors oui on peut se demander : Et si notre plus grande force ne résiderait pas justement dans notre féminité ?

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The Violence of the Judicial System Against Women Victims of Gender-Based and Sexual Violence (in France)
The Silent Violence of Justice: Thamila’s Story
Whether a victim is dead or alive, there is no relief and no true justice for the majority of women subjected to gender-based and sexual violence even after filing a complaint.


Thamila is a young woman in whom many of us can see ourselves. In the short film “Sans Suite”, she finds herself in a shelter for victims of gender-based and sexual violence. Alongside other young women, she tries to rebuild what one might call a normal life through simple, light-hearted moments shared among girls: shopping trips, nights out, evenings in the center filled with laughter and a sense of breathing again.
Because we must never forget: they are women before all else. Women who love to laugh, to have fun, to enjoy their youth without constantly thinking about the harshness and cruelty of the world they’ve encountered. These precious moments allow them to reconnect with a part of themselves that the violence tried to tear away.
These moments of sisterhood forge deep, almost inseparable bonds. A space without judgment, where each can finally be fully herself. They rediscover themselves in each other, but also for themselves, focusing on physical and emotional wellbeing. They take care of themselves, reclaiming bodies and identities that had been denied or made invisible by their attackers identities they weren’t even sure still had meaning.
These women seek justice. But what they truly long for is something deeper: to reclaim what their aggressors methodically tried to steal their life as women. Justice is supposed to be a process of reparation. A means for society to publicly recognize that these women have the right to exist fully, to say no, to be protected. A process where consent or its absence is acknowledged, heard, and condemned.
But how can these women truly walk that path when the only concrete power offered to them leads nowhere to just another entry in the statistics? A procedure often cold, impersonal, applying the law rigidly, without humanity.
Before even reaching justice, these women must face numerous agents of public authority. They’re forced to recount the facts again and again to people whose names they barely know. They must expose the deepest terror of their intimacy as if describing a bicycle ride. Yet each word carries a memory so stubborn that it becomes a brick of trauma. Each sentence is pain, humiliation, dissociation.
This lack of recognition the refusal to listen, to believe, to understand is like taking a second bullet to the heart. As if the first weren’t enough. As if to make sure the soul truly leaves the body, and that the identity already so battered disappears as well.The dismissal of Thamila’s case had that effect: a second bullet to the heart, to ensure her light was truly extinguished.
And so, Thamila, robbed of her last breath of hope, chooses what she believes to be the only way out: she stops fighting for her soul to survive. She lets it go. She throws herself out the window of her room, no longer seeing her existence as something to rebuild, but as a countdown triggered by that second bullet the legal case dismissed without further action.
Thamila, like so many other women in that shelter, endured violence that any of us could face. And the problem remains the same: escaping one form of violence does not mean being free from it. Worse, experiencing one kind of violence doesn’t prevent you from enduring others sometimes simultaneously, sometimes one after another.
Thamila suffered sexual violence, but also another kind quieter, institutional, often ignored: the violence of the justice system. A cold violence that dissects trauma not to heal it, but to expose it. A violence that lays bare without ever offering care or any form of identity resuscitation. A violence that demands these women summon titanic strength simply to keep living.You may now wonder: how can femininity be a force in such a context especially when it seems, at best, to offer partial joy, or at worst, to mask inner pain and rage?
But maybe we need to rethink what femininity truly means. Long viewed as superficial, femininity has often been stripped of strength, intelligence, or emancipatory potential. And yet femininity, your femininity can and must be reimagined as a way to carve a path, not to conceal wounds, but to rebuild from them.
Your femininity can become the path that brings you back to yourself. It can be a way to learn how to love yourself deeply, to value yourself independently of external relationships. It doesn’t distract from the pain it helps you tame it, allowing you to become the subject of your own story again. A femininity unique to each woman, one that serves as a vehicle for empowerment and self-knowledge a way to exist without tying one’s identity to the gaze of others. A femininity that teaches you to define your worth, not through others, but through self-esteem and self-love.
When femininity becomes this identity quest a gentle yet determined force that drives us to truly love ourselves then yes, it becomes fair to ask: What if the power you hold lives in your femininity?

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L’exploitation des mannequins réfugiées pour les strass et paillettes de la Fashion Week
L’industrie de la mode a laissé s’infiltrer un réseau d’exploitation de jeunes filles provenant des pays d’Afrique de l’Est Soudan du Sud, Somalie sans défense en quête de survie après une existence marquée par les conséquences de la guerre et l’instabilité politique.


Dans ce reportage français sur le recrutement des mannequins dans des camps de réfugiés, on découvre l’histoire de milliers de jeunes femmes dont la taille élancée et la morphologie Grace Jones sont perçues comme leur seule étincelle d’espoir. La plupart de ces jeunes filles n’ont jamais connu une vie stable ni la possibilité de subvenir à leurs besoins. Elles voient alors dans le rêve de la Fashion Week, non pas simplement une possibilité, mais une chance inestimable de pouvoir enfin vivre et de s’occuper des leurs.
Mais la réalité est beaucoup plus cruelle. Le marché de la mode ne les accueille pas à bras ouverts, il les scrute, les analyse au scalpel pour savoir si elles sauront faire scintiller les vêtements de grands créateurs. Ce rêve commence par un repérage dans un contexte d’instabilité politique et de grande précarité financière. La plupart ont grandi, voire sont nées dans des camps de réfugiés tels que celui de Kakuma, au nord-ouest du Kenya. Elles viennent toutes de pays marqués par une famine importante et une insécurité politique chronique, ce qui les pousse à trouver refuge dans ces camps et à tenter d’y apprivoiser une paix nécessaire pour simplement embrasser la vie.
Elles ont soif d’un échappatoire et ce manque est précisément ce que perçoivent les recruteuses. Businesswomen du scoutisme, elles exploitent cette soif de vie en leur vendant les promesses d’une nouvelle existence : celle des projecteurs, des podiums, des flashs. Leur beauté serait admirée, leur silhouette monétisée, leur avenir réinventé. Pour ces jeunes filles qui n’ont connu que la survie, le rêve devient un chemin idéal, une sortie presque miraculeuse.
Mais cette quête d’un ailleurs nourrit une confiance aveugle. Ce rêve, parce qu’il est le seul qu’on leur propose, devient leur unique espoir. Alors, elles acceptent les conditions du recrutement avec la foi que ce nouveau départ leur permettra de donner un sens à leur vie et un avenir à leurs familles. Elles arrivent en Europe pour passer des castings, espérant que ces quinze premiers jours suffiront pour convaincre le milieu. Mais si, au terme de cette période, elles ne sont pas sélectionnées, elles doivent repartir. Et avec elles, c’est tout un rêve d’ascension sociale qui s’effondre, broyé par un marché de la mode aussi rude que cruel, où la compétition est bestiale et l’empathie inexistante.
La violence est double, elle est d’abord psychologique faire face à leurs propres échecs et déceptions favorisent leur idée qu’elles ne valent rien malgré cette morphologie Grace Jones. Elles ne peuvent pas cacher cette honte elles doivent la confronter dès leur retour ce qui rend ces jeunes filles émotionnellement déboussolés les conduisant même à tenter de s’ôter la vie. Afin de ne pas survivre avec en plus le traumatisme dû à l’échec qui ne leur a offert que un ascenseur émotionnel passant par la joie le rêve, la déception et la désillusion. Ces jeunes filles partent déjà avec une appréciation d’elles-mêmes quasi inexistante. La joie suscitée par ce rêve qu’on leur fait miroiter devient alors la seule forme de valorisation qu’elles aient jamais connue.
Et lorsqu’on leur arrache ce rêve, on les replonge brutalement dans une autre forme de violence : une violence économique. Elles se retrouvent endettées, contraintes de trouver un moyen rapide presque vital pour rembourser le coût de cette illusion.
Elles vivent dans un état de survie constant. C’est la seule constance qu’elles connaissent : une existence marquée par l’insécurité et l’instabilité. Ce contexte les fragilise profondément, en fait des proies faciles et des victimes silencieuses, toujours sur le fil, à la merci d’un monde qui ne leur laisse aucune chance de répit.
La cruauté de ce recrutement et le mépris de qui elles sont et de leurs dignités, nous montre à quel point les conséquences des conflits armés et instabilité politique rendent toujours les femmes automatiquement vulnérables. Ce qui les conditionnent à embrasser un cycle constant de réelle survie et ne jamais avoir la chance de connaître et découvrir qu’elles sont plus que cela. Plus que des réfugiés mais des femmes qui ont le droit de chercher la constance d’une vie stable. Vous allez alors me dire comment la féminité peut-elle arranger cela ? Repenser la féminité pour ces femmes est avant tout une question de perspective.
On ne leur a jamais dit que elles étaient des êtres à part entière au delà du statut de réfugiés pourtant elles le sont et embrasser et questionner comment leur féminité peut leur servir. C’est avant tout la possibilité de prendre pleine conscience de son existence ; redonner de la place à son être dans un monde où on oublie qu’elles ont le droit d’exister d’abord pour elles. La possibilité d’embrasser un chemin où elles décident de s’apprécier par des petits gestes quotidiens de bien-être nécessaire pour chaque être humain. Afin d’emprunter le chemin vers l’appréciation de soi.
Et si, finalement, la féminité n’était pas une faiblesse, mais un outil de réparation ? Une manière d’exister pleinement, de se réapproprier le regard porté sur soi, et de se relever non pas dans le silence, mais dans la conscience de sa valeur. Car il ne s’agit plus seulement de survivre dans un monde qui ne les voit pas. Il s’agit de se voir soi-même, enfin, et de se reconnaître comme sujet à part entière. Et si votre plus grande force résidait alors dans votre féminité ?

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The exploitation of refugee models behind the glitz and glamour of Fashion Week
The fashion industry has allowed the infiltration of a network exploiting young girls from East African countries such as South Sudan and Somalia vulnerable and defenseless, merely seeking survival after lives marked by war and political instability


In this French documentary about the recruitment of models in refugee camps, we discover the story of thousands of women whose slender height and Grace Jones-like features are perceived as their only spark of hope. Most of these young girls have never known a stable life or the possibility of supporting themselves. They see in the dream of Fashion Week not just an opportunity, but a priceless chance to finally live and take care of their loved ones.
But reality is far more cruel. The fashion industry does not welcome them with open arms it scrutinizes them, analyzing every detail to determine whether they can make the designer clothes shine. This dream begins with scouting in a context of political instability and extreme financial precarity. Most have grown up or were even born in refugee camps like Kakuma, in northwestern Kenya. They all come from countries marked by severe famine and chronic political insecurity, which led them to seek refuge in these camps and try to tame a necessary peace, just to be able to embrace life.
They are thirsty for an escape, and it’s precisely this longing that the scouts perceive. These business-minded talent scouts exploit that thirst for life, selling them the promise of a new existence: one filled with spotlights, runways, and camera flashes. Their beauty would be admired, their silhouettes monetized, their futures reinvented. For these girls who have only ever known survival, the dream becomes an ideal path a near-miraculous way out.
But this quest for another life breeds blind trust. This dream, because it is the only one offered to them, becomes their sole hope. So they accept the recruitment conditions, believing with all their heart that this new beginning will give meaning to their lives and a future to their families. They arrive in Europe to attend castings, hoping that those first fifteen days will be enough to win over the industry. But if, at the end of that period, they are not selected, they must return. And with them, an entire dream of social ascension collapses crushed by a fashion world that is as ruthless as it is competitive, where empathy is non-existent.
The violence is twofold. First, it is psychological. Facing their own failures and disappointments reinforces their belief that they are worthless. Despite having that Grace Jones morphology, they cannot hide their shame. They are forced to confront it upon returning, leaving them emotionally unmoored some even driven to suicide to avoid surviving with the added trauma of an emotional roller coaster that took them from joy to hope, then to disappointment and disillusionment. These young girls already leave with almost no self-worth. The joy stirred by this dream is the only form of validation they’ve ever known. And when that dream is taken away, they are brutally thrown back into another kind of violence: economic violence. They return in debt, forced to find a quick almost vital way to repay the cost of this illusion.
They live in a constant state of survival. It is the only consistency they’ve ever known: a life marked by insecurity and instability. This context deeply weakens them, making them easy prey and silent victims always on the edge, at the mercy of a world that gives them no break.
The cruelty of this recruitment process and the disregard for who they are women who have never even had the chance to embrace their dignity shows how the consequences of armed conflict and political instability automatically render women vulnerable. This conditions them to accept a life of pure survival, never having the opportunity to realize they are more than that more than refugees, but women who have the right to seek the stability of a dignified life.
So, you may ask me: how can femininity help? Rethinking femininity for these women is, above all, a matter of perspective. No one has ever told them that they are human beings in their own right beyond the refugee label. And yet, they are. Embracing and questioning how femininity can serve them is, first and foremost, about becoming fully aware of their own existence restoring space for their being in a world that forgets they have the right to exist, first and foremost, for themselves. It’s the opportunity to walk a path where they choose to appreciate themselves through small daily gestures of well-being something essential to every human being.
What if, in the end, femininity wasn’t a weakness, but a tool for healing? A way to exist fully, to reclaim the gaze upon oneself, and to rise not in silence, but in the awareness of one’s worth. Because it’s no longer just about surviving in a world that refuses to see them: it’s about seeing themselves, at last, and recognizing that they are full subjects in their own right. What if the power you hold lives in your femininity?

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La prostitution nigériane, une violence socialement institutionnalisé et nourri par la quête de liberté économique des jeunes femmes nigérianes ; entre exploitation sexuelles, violences migratoires et oppression institutionnalisés
Oloturé présente le destin embrasé de jeunes filles dans la quête de liberté économique, tend à être prise au piège au sein d’un système social précaire marqué par une institutionnalisation de la violence sous différents aspects tels que l’exploitation et le trafic sexuel.


Oloturé est une jeune journaliste nigériane infiltrée pour le compte du journal The Scoop, déterminée à exposer un réseau de trafic sexuel transfrontalier. Pour remonter la filière, elle se fait passer pour une travailleuse du sexe dans les rues de Lagos. Très vite, elle partage le quotidien de jeunes femmes exploitées dans des conditions abominables, logées dans des squats sordides sous l’emprise de proxénètes. Elle se lie notamment d’amitié avec Linda, une autre prostituée dont le rêve est de quitter le Nigéria pour rejoindre l’Europe perçue comme un eldorado salvateur. Linda rêve d’une vie meilleure, pour elle et pour sa famille, et prévoit de faire venir sa jeune sœur du village pour l’embarquer dans ce voyage périlleux. Mais ce périple, présenté comme un tremplin vers la liberté, vire au cauchemar. Linda y perdra la vie, violemment assassinée après avoir été surprise avec un téléphone, en totale infraction aux règles imposées par le réseau.
Derrière cette histoire tragique se cache une réalité bien plus large. Ce que le film met en lumière, c’est l’institutionnalisation sociale de la violence sexuelle à travers un système structuré, organisé, et lucratif. Un système où le corps des femmes devient une monnaie, un produit, un capital marchand qui sert à enrichir proxénètes, mafias, et même certaines institutions complices. Dans cette dynamique, les femmes sont d’abord déshumanisées : elles ne sont plus perçues comme des personnes, mais comme des sources de profit. Leur quête d’argent souvent la seule issue pour sortir d’une pauvreté systémique les rend vulnérables et manipulables. Chaque aspect de leur quotidien est monétisé : nourriture, logement, vêtements… tout est facturé, tout devient dette, tout devient pression.
Ce qui frappe dans ce système, c’est que la féminité elle-même est instrumentalisée. Elle ne représente plus un bien-être, une puissance intérieure ou un espace de construction de soi, mais devient un outil d’attractivité sexuelle, calibré pour plaire, séduire, vendre. Dans ce contexte, se montrer féminine ne signifie pas s’aimer ou se célébrer, mais optimiser son corps comme produit commercial, afin de répondre à une demande constante celle de clients prêts à payer plus pour des corps plus jeunes, plus « dociles », plus « exotiques ». Cette logique renforce un cercle vicieux : la féminité devient transactionnelle. Elle ne sert plus la femme elle-même, mais un système patriarcal et capitaliste qui exploite son corps pour en tirer profit. C’est là le paradoxe de ces femmes qui, en cherchant à s’émanciper, se retrouvent enfermées dans une nouvelle forme d’esclavage.
Cette violence ne fonctionne pas en marge de la société, elle est socialement normalisée. Elle est connue, tolérée, parfois même justifiée. La société dans son ensemble participe – consciemment ou non à cette acceptation. On détourne le regard, on se convainc que « c’est le prix à payer » pour sortir de la misère, pour réussir. Cette forme de prostitution, qui brasse des milliards chaque année dans le monde, n’est pas seulement un fait divers, c’est un phénomène structurel, politique, et profondément enraciné dans les dynamiques économiques globales. Elle montre que l’esclavage moderne existe bel et bien – seulement, il a changé de visage.
La question fondamentale devient alors : comment éveiller une féminité qui ne soit plus transactionnelle ? Comment réconcilier les femmes avec leur corps, non pas comme outil de survie ou de performance, mais comme espace d’ancrage, de liberté et de joie ? Et si la plus grande force des femmes résidait dans leur féminité ? Oui, mais comment croire en sa propre valeur quand chaque geste d’amour-propre a été conditionné à une forme d’oppression ou de marchandage ? Comment se reconstruire quand tout dans la société vous dit que votre corps ne vous appartient pas vraiment, qu’il doit d’abord servir quelqu’un d’autre ?
Repenser la féminité, c’est revendiquer une identité libérée des injonctions marchandes, c’est refuser de céder notre puissance à ceux qui n’en feront que profit. La prostitution nigériane n’est pas un choix libre : c’est un cri silencieux face à une société qui fait de la survie un luxe et du corps des femmes un commerce.
Le parcours tragique de Linda dans Oloturé n’est pas une simple fiction, mais le reflet brutal d’un système mondialisé qui instrumentalise le corps des femmes sous couvert de liberté économique. Cette illusion de choix, nourrie par la misère et l’espoir, révèle une société où la féminité est constamment déformée pour servir les intérêts d’un pouvoir masculinisé : une féminité utile, docile, consommable. Face à cela, repenser la féminité devient un acte politique. Non pas une féminité à vendre, mais une féminité à habiter. Une féminité qui ne cherche pas à plaire à l’œil dominateur, mais à se reconnecter au corps comme espace de dignité, de douceur, de force. Il ne s’agit pas de fuir la féminité parce qu’elle a été salie, mais de la revaloriser comme une puissance propre, capable de fissurer les systèmes de domination.
Revaloriser cette féminité, c’est ouvrir un champ d’action féministe trop souvent ignoré : celui qui affirme que la tendresse, le soin, la beauté intérieure ou l’intuition ne sont pas des faiblesses mais des résistances. C’est aussi affirmer que la libération des femmes ne passera pas uniquement par des outils forgés dans des logiques extérieurs, mais aussi par une redéfinition radicale de ce que signifie être femme, hors du regard marchand, hors des chaînes de la performance. Et si, au cœur de l’horreur, de l’humiliation et de l’exploitation, la vraie révolution commence par éveiller une féminité enfin rendue à soi-même ? Et si votre plus grande force résidait alors dans votre féminité ?

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Nigerian prostitution: an institutionalized form of violence driven by young women’s pursuit of economic freedom, at the intersection of sexual exploitation, migratory abuse, and systemic oppression
Oloturé reveals the burning fate of young women whose quest for economic emancipation leads them into the entrapment of a precarious social system, where violence is institutionalized through sexual exploitation and trafficking


Oloturé portrays the fiery fate of young women whose pursuit of economic freedom often leads them into the trap of a precarious social system marked by institutionalized violence in various forms, such as sexual exploitation and trafficking.
Oloturé is a young Nigerian journalist working undercover for The Scoop, determined to expose a cross-border sex trafficking network. To trace the operation, she poses as a sex worker on the streets of Lagos. She quickly becomes part of the daily life of young women exploited under abominable conditions, housed in squalid squats under the control of pimps. She forms a bond with Linda, another prostitute who dreams of leaving Nigeria for Europe seen as a promised land. Linda aspires to a better life for herself and her family and plans to bring her younger sister from the village to join her on this perilous journey. But what is presented as a stepping stone to freedom turns into a nightmare. Linda is violently killed after being caught with a phone, violating the network’s strict rules.
Behind this tragic story lies a much broader reality. The film highlights the social institutionalization of violence through a structured, organized, and profitable system. In this system, women’s bodies become currency, products, commercial capital enriching pimps, mafias, and even complicit institutions. Women are dehumanized: no longer seen as individuals, but as sources of profit. Their pursuit of money often the only way out of systemic poverty makes them vulnerable and manipulable. Every aspect of their daily life is monetized: food, housing, clothing… everything is charged, everything becomes debt, everything becomes pressure.
What is striking in this system is that femininity itself is weaponized. It no longer represents well-being, inner strength, or a space for self-construction, but becomes a tool for sexual appeal, calibrated to please, seduce, and sell. In this context, displaying femininity doesn’t mean self-love or celebration, but optimizing one’s body as a commercial product to meet constant demand clients willing to pay more for younger, more « docile, » more « exotic » bodies. This logic reinforces a vicious cycle: femininity becomes transactional. It no longer serves the woman herself but a patriarchal and capitalist system that exploits her body for profit. This is the paradox of these women who, in seeking emancipation, find themselves trapped in a new form of slavery.
This violence doesn’t operate on the fringes of society; it is socially normalized. It is known, tolerated, sometimes even justified. Society as a whole participates consciously or not in this acceptance. People look away, convincing themselves that « it’s the price to pay » to escape poverty, to succeed. This form of prostitution, generating billions annually worldwide, is not just a news item; it’s a structural, political phenomenon deeply rooted in global economic dynamics. It shows that modern slavery indeed exists it has merely changed its face.
The fundamental question then becomes: how can we awaken a femininity that is no longer transactional? How can women reconnect with their bodies, not as tools for survival or performance, but as spaces of grounding, freedom, and joy? And if the greatest strength of women lies in their femininity? Yes, but how can one believe in one’s own value when every act of self-love has been conditioned by oppression or commodification? How can one rebuild when everything in society tells you that your body doesn’t truly belong to you, that it must first serve someone else?
Rethinking femininity means claiming an identity freed from commercial injunctions; it means refusing to yield our power to those who would only profit from it. Nigerian prostitution is not a free choice: it’s a silent cry against a society that makes survival a luxury and women’s bodies a commodity.
Linda’s tragic journey in Oloturé is not mere fiction but a brutal reflection of a globalized system that instrumentalizes women’s bodies under the guise of economic freedom. This illusion of choice, fueled by poverty and hope, reveals a society where femininity is constantly distorted to serve the interests of a masculinized power: a useful, docile, consumable femininity. In the face of this, rethinking femininity becomes a political act. Not a femininity for sale, but a femininity to inhabit. A femininity that doesn’t seek to please the dominant gaze but to reconnect with the body as a space of dignity, gentleness, and strength. It’s not about fleeing femininity because it has been sullied, but about revaluing it as a personal power capable of cracking systems of domination.
Revaluing this femininity opens up a feminist field of action too often ignored: one that affirms that tenderness, care, inner beauty, or intuition are not weaknesses but forms of resistance. It also asserts that women’s liberation will not solely come through tools forged in virile logics but also through a radical redefinition of what it means to be a woman, beyond the commercial gaze, beyond the chains of performance. And if, at the heart of horror, humiliation, and exploitation, the true revolution begins by awakening a femininity finally returned to itself? What if the power you hold lives in your femininity?


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